
Il y a un an, "Guy Môquet" était sur la Croisette
Par Saléra BENARBIA
C’est un petit miracle de 32 minutes qui a vu le jour au beau milieu du quartier de La Villeneuve, devenu un exemple de réussite passant du béton au tapis rouge de Cannes.
Il y a un an, le court-métrage “Guy Môquet”, réalisé par Demis Herenger, avait été sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs, en marge du Festival de Cannes. Il a même été diffusé à deux reprises pendant la durée du festival.
Coproduit par le collectif Vill9 la série et Baldanders films, le film court est une comédie romantique jouée par des jeunes de 15 à 25 ans, issus du quartier de La Villeneuve de Grenoble, tous amateurs.
Depuis, le film a parcouru du chemin, glanant des prix comme on cueille des fleurs.
Il a ainsi raflé le prix du public et des bibliothèques à Angers, le prix du public et le prix du jury à Clermont-Ferrand, le prix spécial du jury à Lisbonne et le prix France Télévisions au festival Cinébanlieue à Saint-Denis. Le film sera donc diffusé sur France 2 ou sur France 3.
En attendant, il a voyagé en Corée, au Maroc, au Brésil, en Algérie. Et il a été censuré en Chine ! Parce qu’on y voit un couple s’embrasser.
« Comme l’ensemble de l’équipe, je suis ravi de voir ce qui arrive au film. On a prouvé qu’on pouvait faire des films de qualité sans forcément aller à Paris », commente le réalisateur Grenoblois Demis Herenger.
Un nouveau projet de film
Pour Naïm Aït-Sidhoum, co producteur de Vill9 la série, « le film n’a pas seulement plu au monde du cinéma, il a reçu deux prix du public, cela veut dire qu’il a plu aux gens et ça, c’est chouette. On a aussi montré que c’était possible de faire un film avec des jeunes de La Villeneuve ».
Ce succès d’estime permet à l’équipe d’avoir la légitimité de réaliser d’autres films.
« J’ai le projet d’en réaliser un autre avec la même équipe. Maintenant, on va voir quel soutien financier nous aurons. Ce qui est sûr c’est que je veux continuer à travailler à mon rythme avec les personnes que je choisis », annonce le réalisateur.
“Guy Môquet” a aussi été un petit miracle financier car il avait reçu le soutien de la Ville à hauteur de 146 000 € dans le cadre du soutien du quartier de La Villeneuve.
Retrouvez notre dossier consacré au Festival de Cannes dans Le Dauphiné Libéré de ce mercredi 13 mai (éditions Sud-Isère) avec notamment le portrait de l'homme fort de l'évènement, Thierry Frémaux, né... à Tullins.